Ces entreprises qui mettent le cap sur l’export

Depuis avril, la nouvelle digue amovible de Wave Bumper protège un quartier de New-York © DR

Exportation, développement à l’international, lancement sur le marché espagnol…, des start-up basées sur les sites de la Technopole Pays Basque se distinguent par leur capacité à vendre leurs produits ou leurs services à l’étranger. C’est notamment le cas de Max Sea, Wave Bumper ou Wikicampers. 

« Il représente 90% de notre chiffre d’affaires. Pour nous, l’export est vital ! Chez nous, un produit se décline dans 15 langues. » Thierry Gandilhon est directeur des opérations chez MaxSea, référence mondiale dans l’édition de logiciels pour la navigation, la surveillance maritime et la cartographie. Fondée en 1985 par Brice Pryszo, l’entreprise installée à Bidart, sur le site technopolitain Izarbel, a naturellement essaimé très tôt à travers les océans, avec l’appui des plus grands skippers des courses au large - ses solutions de navigation de plaisance comptent aujourd’hui 100 000 utilisateurs. Il était alors temps de lancer sur le marché de la pêche. Dans cette perspective, en 2005, MaxSea noue une alliance technique avec un autre géant, la société japonaise Furuno, leader mondial dans l’industrie de la navigation électronique, en quête de logiciels performants. « Puis nous nous sommes implantés aux Etats-Unis, où nous avons racheté notre concurrent principal et fusionné nos deux gammes, ajoute Thierry Gandilhon. Nous détenons aujourd’hui la quasi-totalité du marché de la pêche professionnelle en Europe, notre cœur de cible. »

Entre Bidart, Barcelone et Portland

Dans le même temps, MaxSea a aussi exporté son savoir-faire dans la cartographie. Les solutions proposées par la start-up basque équipent aujourd’hui la marine nationale portugaise pour la surveillance de l’ensemble de ses côtes, son homologue philippine pour le contrôle de zones sensibles confrontées aux risques de piraterie, les garde-côtes au nord-est des Etats-Unis et même des fermes piscicoles au Chili pour la surveillance d’élevages de saumons.

Outre sa boutique en ligne, l’éditeur de logiciels compte des distributeurs dans le monde entier et emploie plus de 80 personnes sur ses sites de Bidart (siège), Barcelone et Portland, dans l’état américain de l’Oregon.

Autre entreprise basque pour qui les océans constituent un vaste terrain d’étude, Wave Bumper a connu un formidable coup de projecteur dès l’année de sa création. A l’automne 2017, alors que la côte basque est une nouvelle fois balayée par les tempêtes et menacée par les vagues-submersion, la jeune pousse déploie son système de digues amovibles devant le Casino de Biarritz. L’établissement est protégé et la réputation de Wave Bumper déjà faite ! « Faire de l’amovible et ne pas bétonner les côtes pour les protéger, c’est complètement nouveau, constate Romain Chapron, fondateur et président de la start-up installée sur le site technopolitain Technocité à Bayonne. Nous sommes face à une problématique environnementale universelle. Nous amenons un bout de solution différent sur un problème qui existe partout où il y a de l’eau ! » 

Des digues amovibles à New-York

En 2018, Wave Bumper exporte son savoir-faire dans les îles antillaises traumatisées par le récent passage de l’ouragan Irma : des architectes d’hôtels de Saint-Barthélémy font appel à ses connaissances pour (re)construire des établissements mieux armés contre de nouveaux phénomènes météorologiques dévastateurs. C’est ensuite l’Espagne qui sollicite la start-up bayonnaise : protection du port de Getaria et des installations du groupe pétrolier Repsol à Ondarroa au Pays basque, puis protection des plages dans la communauté de Valence et en Cantabrie. 

Plus récemment, c’est même l’armée américaine qui a signé un contrat avec Wave Bumper ! Le Corps des ingénieurs de l’armée US, chargé de la protection du littoral, a dressé ses digues amovibles de dernière génération pour protéger un quartier de New York. « Nous avons obtenu une importante subvention de la Région Nouvelle-Aquitaine pour nous aider au développement à l’international, poursuit Romain Chapron. Nous allons ainsi créer une filiale aux Etats-Unis car, dans le cadre d’une loi fédérale, nous sommes dans l’obligation de produire dans le pays. Mais la production de nos outillages reste au Pays basque. »

Lauréat des Blue Ocean Awards en 2018, Wave Bumper, qui compte 8 salariés et une dizaine de collaborateurs, prépare une importante levée de fonds afin de poursuivre son développement à l’international, notamment en Afrique.

L’Espagne, première étape

Une autre start-up de la Technopole Pays Basque, basée sur le site d’Izarbel, a elle choisi de traverser les Pyrénées pour débuter son envol à l’étranger. Wikicampers, plateforme web et application mobile spécialisées dans la location de camping-cars et de vans entre particuliers, se lance sur le marché espagnol. « L’objectif est de permettre à toute personne qui a un véhicule aménagé immatriculé en Espagne de pouvoir le louer de manière sécurisée sur notre plateforme, explique sa fondatrice Marion Woirhaye. Les Français aiment voyager en Espagne et les Espagnols sont très friands de ce mode de vacances. L’Espagne est une première étape qui, je l’espère, va se poursuivre avec le lancement d’autres destinations en Europe. Nous avons l’ambition d’être la référence du voyage nomade en Europe, aussi bien pour la location que pour l’achat de camping-cars ou de vans, mais aussi pour trouver des idées de circuits et pour s’équiper avec des produits pratiques pour le voyage nomade et écoresponsable. » Dans cette démarche, l’entrepreneuse a été accompagnée par CCI International Nouvelle-Aquitaine et la Team France Export (voir par ailleurs). « Nous avons réalisé un état des lieux à 360°, précise-t-elle. Il a fallu régler les problèmes liés aux assurances, à la sécurisation de l’ensemble des transactions et recruter l’équipe bilingue français-espagnol nécessaire. » La start-up de Bidart, qui emploie déjà 25 collaborateurs, parie sur une soif d’évasion exacerbée par la crise sanitaire.

Des dispositifs pour se développer à l’international

Dans notre région, ils sont nombreux ! Depuis le site technopolitain Izarbel, la French Tech Pays Basque est l’ambassadeur local de la Tech et de l’innovation à la française, aux côtés de la Technopole Pays Basque. Labellisée depuis un an « Communauté French Tech », elle s’appuie sur un réseau de 108 communautés, dont 63 à l’étranger, pour mettre en relation les entrepreneurs. De véritables passerelles pour répondre aux questions (marché, juridique, fiscalité…) qu’ils se posent avant de s’engager à l’international. 

La French Tech Pays Basque peut ensuite les orienter vers CCI International Nouvelle-Aquitaine, référent local de la marque Team France Export, un guichet unique et une boîte à outils pour les démarches à l’international. Team France Export s’appuie sur les relais locaux que constituent les bureaux Business France à l’étranger pour aller chercher un acheteur, un distributeur, un partenaire… 

Créé en 2017 par la Région Nouvelle-Aquitaine, Sirena Start-up est quant à lui un programme d’internationalisation des start-ups cofinancé et géré par les 9 Technopoles de notre région, dont la Technopole Pays Basque. Il propose des webinaires de présentation de pays ou zones dans lesquelles les entrepreneurs peuvent trouver des opportunités de développement à l’international et met en place des passerelles avec des pays tiers et des incubateurs-accompagnateurs de start-up à l’étranger (Espagne, Québec, Japon, Afrique du Sud, Allemagne, Royaume-Uni…).

Plus d'infos pratiques :

Programme SIRENA Startup cofinancé et géré par les 9 Technopoles de Nouvelle Aquitaine, dont la Technopole Pays Basque :  https://www.sirenastartup.com/ 

La French Techhttps://lafrenchtech.com/fr/ - https://www.frenchtech-paysbasque.com/ 

Team France Export : https://www.teamfrance-export.fr/nouvelle-aquitaine 

 

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