Jeunes et industriels : une rencontre originale

Lors de la conférence « Industrie basque : la nouvelle génération » organisée au lycée Saint-Joseph de Hasparren, lycéens et collégiens ont évoqué leurs attentes face au monde industriel. Des représentants d’une quinzaine d’entreprises ont témoigné de la modernité des métiers industriels… Et de la place grandissante des femmes.

Elliot a 16 ans. Il est l’un des seize élèves référents désignés pour encadrer ses camarades lors de la matinée consacrée à l’industrie basque, au sein du lycée Saint-Joseph de Hasparren, le 13 novembre dernier. Il plébiscite ce genre de rendez-vous pour ses « mises en relation directes avec des professionnels ». « Je suis passionné par la 3D. Ici, j’ai des réponses à mes questions, et des entreprises qui parlent le même langage », indique celui qui dit « voir la vie en 3D et réfléchir à cette échelle ».

En 1e année modélisation et prototypage 3D à Saint-Joseph, le jeune Angloy apprécie de retrouver lors de cet événement des entreprises comme Almeth et CDFI3D, fabricant d’imprimantes 3D industrielles, chez qui il a d’ailleurs suivi un stage.

Pour la directrice du lycée hazpandar, Carole Yvon, le parcours d’Elliot témoigne de celui de nombreux jeunes qui s’épanouissent dans ces filières d’avenir. « Le référentiel en modélisation, prototypage 3D a évolué. Au lycée, nous suivons l’actualité de ces métiers d’avenir ; nos professeurs viennent d’entreprises spécialisées. Ils font ainsi bénéficier les jeunes de leur réseau. » La mise en réseau, c’est justement l’un des points forts de l’évènement organisé ce jour-là par la Communauté Pays Basque et l’association Pays Basque industries.

La modernité de métiers attractifs

Comme Elliott, une centaine de jeunes volontaires, issus des filières technologiques et professionnelles du lycée, et des 4e et 3e des collèges Ursuya et Elhuyar d’Hasparren, ont assisté à la conférence « Industrie basque : la nouvelle génération », qui a ouvert la matinée. Le tout selon un concept original.  

Collégiens et lycéens ont pu témoigner de leur ressenti face à ce monde professionnel et avancé leurs attentes. Ils se prénomment Mateo, Yon, Oihan, Gexan, Timeo, Sarah, Camille, Théo…. Ils ont entre 14 et 17 ans. Dans l’industrie, ils se disent « attirés par l’aéronautique et ses fleurons locaux, les industries de l’agroalimentaire avec Bastidarra, Boncolac, ou pharmaceutique, avec Bioluz », rapporte Jon à l’assemblée…

Pour chacune des quinze entreprises présentes (1) - Akira, Safran, Epidaure64, Zanzibar, groupe Artzainak… -, employés, techniciens, ingénieurs, managers, ont présenté leur parcours et témoigné de leur passion.

Tous sont d’accord : l’industrie, c’est une kyriade de métiers divers et modernisés. » Chez Safran, nous avons une quinzaine de métiers manuels rien que dans mon atelier », précise la jeune salariée Camille Gillon.. Même diversité chez Lauak avec une vingtaine de métiers, sans parler des métiers supports. « Tout le monde est bienvenu, et nous formons nos jeunes », indique Damien Bonnet. L’industrie, c’est aussi l’artisanat de pointe. Chez Tolomei, où leurs sacs réalisés à Briscous par des techniciens chevronnés se retrouvent à la fashion week. 

Les nouvelles technologies ont gagné les usines. Aujourd’hui, des caméras équipées avec l’IA contrôlent désormais les pièces réalisées. Sarah, lycéenne, reconnaît cette évolution : « Ces métiers sont désormais liés à l’innovation, la technologie, l’énergie. C’est un secteur d’avenir, il offre de nombreux débouchés. » Et il recrute, notamment en terre basque.

Davantage de femmes

L’évolution de la place des femmes a été abordée dans l’un des quatre ateliers organisés à l’issue de la conférence. Elliott se réjouit de cette avancée. Il l’estime « juste ». Epidaure64 est un modèle du genre avec 90 % de personnel féminin au sein de ses ateliers. « Le port de charge a été réduit, les aides à la manutention ont évolué », témoigne Nicolas Besozzi.

Aurélia Lequet, 28 ans, confirme. À Sokoa, où elle avait fait son apprentissage, les postes ont été adaptés à l’aide de robots intégrés. Chez SVTC, où elle travaille, les femmes sont là aussi plus nombreuses.

Manon Vaillant, responsable de PureNat, témoigne de cette « place grandissante des femmes dans des métiers d’ingénieurs notamment. » Elle en est la preuve avec son associée. Chez la voisine landaise Labeyrie, la direction de nombreuses usines se conjugue d’ailleurs au féminin. 

Objectif : valoriser la place de la femme dans la tech.

Des représentantes de l’UIMM et de l’association « Elles bougent » sont là pour déconstruire les stéréotypes de genre et promouvoir les métiers scientifiques et techniques auprès des jeunes filles. « Nous les invitons à oser ces carrières d’avenir ». Car « ces métiers ont du sens ». 

Manon Vaillant rebondit : « Chez PureNat, on est sur une innovation de rupture qui vise la dépollution de l’air. Je me suis engagée dans l’innovation industrielle pour contribuer à un monde meilleur, faire que vous, les jeunes générations et demain vos enfants, puissiez mieux vivre, mieux respirer. »

(1) Epidaure64, Safran, Labeyrie fine food, Artzainak, Lauak group, Akira Technologie, Eragin Fabrika, PureNat, Somocap, CDFI 3D, Almeth, SVMS, Celsa, Zanzibar, Haizegoa, Bastidarra et Technoflex

Le savez-vous ? La conférence est à retrouver sur la chaîne You tube de la Communauté Pays Basque.  

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