Réseaux et mentorat, la relation de confiance

Elargir son réseau de relations professionnelles, c’est l’une des principales préoccupations des entrepreneurs(euses) qui souhaitent développer leur entreprise. L’accompagnement par un pair proposé par le Réseau Entreprendre Adour et le Réseau Mentorat France peut y contribuer.

Se constituer un solide carnet d’adresses, développer des affaires, trouver des prestataires, décrocher un emploi… Nombre d’entre nous utilise un célèbre réseau social professionnel, qui revendique plus de 750 millions de comptes créés à travers le monde. Y fédérer une communauté, c’est l’ambition de tout jeune entrepreneur ! A condition de se contenter de relations numériques… Car pour réseauter, « qui mieux qu’un chef d’entreprise peut accompagner un autre chef d’entreprise ? » questionne Séverine Erran, en charge de l’antenne Pays basque et Landes du Réseau Entreprendre Adour. Depuis près de vingt ans, l’association accompagne les créateurs, repreneurs et développeurs de PME/PMI à potentiel, c’est-à-dire porteurs d’un projet d’entreprise susceptible de créer de l’emploi localement (de 5 à 10 emplois minimum à trois ans). Une démarche gratuite, bénévole pour ses 180 membres actifs, qui accompagnent, en toute bienveillance, plus d’une vingtaine d’entreprises lauréates chaque année. « Notre engagement consiste en un accompagnement humain, individuel et collectif, puis un prêt d’honneur, sans intérêt et sans garantie, remboursable sur cinq ans, explique Séverine Erran. Nos accompagnateurs aident nos lauréats à prendre du recul et constituent un soutien moral. C’est l’une des caractéristiques du réseau : on est là quand tout va bien, mais aussi quand tout va mal… Quand il faut passer un coup de fil ou mettre en relation, c’est là que la force du réseau intervient. Bon nombre de lauréats nous font ce retour. »

« Il nous a permis de maturer »

Parmi eux figurent Julien Duhalde, Karim Sinno et Thomas Batigne, co-fondateurs de la start-up Lynxter, basée à Technocité et spécialisée dans la conception et la fabrication d’imprimantes 3D professionnelles et industrielles. Le trio est passé par la promotion 2017 du Réseau Entreprendre Adour. « Quand nous avons débuté l’aventure Lynxter, nous avions besoin d’être entourés, témoigne Thomas Batigne. C’est le fondateur de la société MaxSea, Brice Pryszo, qui nous a accompagné. C’était hyper intéressant ! Il prenait du temps pour nous aider et partageait tout un tas d’outils, en toute confiance. Il nous a permis de maturer et de ne pas exploser en vol dès le début ! Par ailleurs, nous échangeons régulièrement avec des lauréats d’autres promotions qui font construire des bâtiments, qui lèvent des fonds… Nous en parlons en toute transparence, là où dans les événements networking, on se regarde un peu de biais. » Aujourd’hui, principe de réciprocité oblige, c’est au tour du jeune chef d’entreprise de faire profiter de son expérience et d’échanger ses bonnes pratiques. « Je co-accompagne une jeune société biarrote, le studio d’animation Disnosc, confie-t-il. C’est passionnant parce qu’on est finalement assez loin de notre cœur de métier, l’impression 3D, et pourtant, on retrouve les problématiques de la création, du démarrage, de le structuration… » Cet accompagnement par une « marraine » ou un « parrain » affiche un excellent taux de réussite : plus de 80 % des lauréats pérennisent leur entreprise au-delà des cinq ans !

Le « savoir-être entrepreneurial »

Le Réseau Entreprendre Adour porte par ailleurs « Les Entrep’en Adour » (ex-Entrepreneuriales) sur les campus de Pau, Tarbes et Bayonne. Soutenu par la Communauté Pays Basque, il s’agit d’un programme original d’apprentissage et de découverte « terrain » de la création d’entreprise, à destination des étudiants de l’enseignement supérieur de niveau post-BAC+1, des jeunes diplômés et des moins de 30 ans en recherche d’emploi… Le défi : porter un projet entrepreneurial durant 5 mois.

Pratique complémentaire et en plein développement, le mentorat séduit de plus en plus de jeunes dirigeants qui aspirent à faire grandir leur entreprise. Le Réseau Mentorat France déploie ainsi dans tout le pays son dispositif Moovjee, qui accompagne les entrepreneurs âgés de 18 à 30 ans. « Cet accompagnement est apporté par un entrepreneur expérimenté, le mentor, à un jeune entrepreneur, le mentoré, indique Julia Barreteau, responsable animation et développement des régions du réseau. Ce n’est pas tant le projet d’entreprise qui nous intéresse que l’entrepreneur lui-même, son ADN et les raisons pour lesquels il entreprend. Nous visons bien sûr la viabilité économique et la création d’emplois, sinon il n’y a pas d’entreprise, mais nous nous préoccupons avant tout du développement personnel de l’entrepreneur et du maintien de son équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Le mentor est un interlocuteur qui ne juge pas. Son rôle consiste à écouter, poser les bonnes questions, guider, encourager et favoriser le développement d’un savoir-être entrepreneurial. » 

« Un avis extérieur objectif » 

Le Réseau Mentorat France lance notamment sa nouvelle promotion du programme Entrepreneuriat au féminin Nouvelle-Aquitaine. Né de la volonté de la Région de donner les moyens aux femmes d’entreprendre, il propose un mentorat sur le long terme (12 à 18 mois) et un accompagnement collectif. Lauréate de la promotion 2020, Giulia Giallatini est la co-fondatrice de Sapiensa, une start-up biarrote qui propose des coffrets d’activités éducatives et ludiques basés sur les neurosciences pour les bébés. « Avec mon associé, nous avons commencé le programme lors du premier confinement au printemps 2020, explique-t-elle. Nous étions dans les tout premiers mois de notre société et le mentorat nous a permis d’avoir un cadre pour avancer, pour avoir de la visibilité, pour savoir quels financements aller chercher… Avec le Moovjee, nous faisons le point tous les 2-3 mois avec les autres membres de notre promo sur des thématiques générales et, en parallèle, nous faisons un point individuel chaque mois avec notre mentor, ce qui nous permet d’aborder des sujets plus précis relatifs à notre propre boîte. On peut tout dire à notre mentor, il y a une vraie relation de confiance et de confidentialité, là, où en général, quand on lance une start-up, on évite de crier haut et fort les difficultés et les problèmes que l’on rencontre parce que ce n’est jamais vendeur ! Le mentorat, c’est un avis extérieur objectif, disponible quasiment tout le temps ! » Le Réseau Mentorat France revendique un taux de pérennité à trois ans supérieur à 85% des entreprises qui ont été mentorées.

Lancé dans le cadre du Plan de Relance en mars dernier, le dispositif « 1 jeune 1 mentor », qui soutient les associations et les entreprises dans le mentorat, a pour objectif la formation de 100 000 binômes avant la fin de l’année.

 

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